En France, un incendie se déclare toutes les 2 minutes, faisant plus de 800 décès par an. Des bâtiments mal protégés, une loi complexe et des réflexes inappropriés peuvent avoir des conséquences dramatiques, tant sur le plan humain qu'économique. Retrouvez dans ce guide les grandes lignes de la réglementation en matière de sécurité incendie ainsi que des conseils pour vous aider à choisir votre matériel de détection et de prévention.
Depuis le 8 mars 2015, chaque foyer (ou lieu de sommeil de type hôtels…) doit être équipé d’un détecteur avertisseur autonome de fumée (DAAF) normalisé, en application de la loi Morange (loi n°2010-238). Celui-ci signale la présence de fumée dans la pièce où il a été placé en émettant une puissante alarme sonore. Le détecteur permet ainsi une évacuation rapide réduisant de 90 % le risque de décès.
Il convient de choisir des détecteurs marqués CE, preuve qu'ils sont conformes à la norme EN 14 604 (obligatoire depuis 2008). Ce logo est accordé après de nombreux tests et peut coexister avec la certification NF. Tous les détecteurs vendus sur Bruneau.fr sont certifiés NF et CE.
Différentes fonctionnalités sont proposées pour répondre au mieux à l'architecture et à l'usage des locaux.
Il existe désormais des appareils spécialement conçus pour les personnes malentendantes, âgées ou à mobilité réduite.
En fonction de la configuration du lieu, des courants d'air et de l'accessibilité (pour l'entretien), le détecteur avertisseur autonome de fumée sera obligatoirement posé :
Les détecteurs avertisseurs autonomes de fumée certifiés NF sont alimentés par des piles alcalines ou au lithium. Lorsque l'appareil est privé d'alimentation, une alarme se met immédiatement en route, indiquant qu'il faut rapidement changer les piles. Les piles longue durée (10 ans) assurent un fonctionnement plus long, mais sont scellées et ne peuvent pas être remplacées : il faut alors acheter un nouvel appareil.
Zoom sur le monoxyde de carbone
Le monoxyde de carbone est, chaque année, responsable d'une centaine de décès. En cause : le dysfonctionnement d'un appareil à combustion (chaudière, radiateur d'appoint…). Ce gaz inodore et incolore s'accumule dans la pièce sans que personne ne s’en aperçoive. Aujourd'hui, seuls les détecteurs de monoxyde de carbone (DAACO) peuvent mettre en évidence la présence de ce gaz extrêmement toxique et explosif.
L'extincteur est un appareil de lutte contre l'incendie relativement facile à utiliser et très efficace. L'agent extincteur qu'il contient permet de maîtriser rapidement un départ de feu ou d'attendre l'arrivée des sapeurs-pompiers.
Pour protéger efficacement un véhicule, une habitation ou des locaux professionnels, il convient de choisir un appareil adapté à la nature du feu, qui se détermine par rapport aux matières qui brûlent.
Classes de feu | Exemples | Extincteurs utilisables |
---|---|---|
A Feux secs | Bois, carton, tissu, paille, papier, etc. | Eau, eau pulvérisée avec additif, poudre polyvalente, mousses. |
B Feux gras | Essence, alcool, fioul, goudron, graisse, etc. | Eau pulvérisée avec additif, poudre polyvalente, CO2, mousses. |
C Feux de gaz | Butane, propane, sodium, aluminium, etc. | Poudre polyvalente, CO2. |
Les extincteurs à poudre : polyvalente, la poudre chimique asphyxie tous les feux de type A, B ou C et permet d'isoler le combustible. Ce type d'extincteur est portatif et pourra être utilisé pour protéger les véhicules particuliers (capacité de 1 kg), les véhicules utilitaires ou les habitations (capacité de 2 kg) et certains bâtiments professionnels (capacité de 6 kg).
Les extincteurs à eau pulvérisée avec additif : destinés à combattre les feux de classe A ou B, ces appareils éjectent une eau additionnée d'émulseurs, qui, en plus d'étouffer le foyer, protègent de la chaleur en diminuant le rayonnement. Ils sont indiqués pour un usage général.
Les extincteurs CO2 : reconnu pour ses capacités d'extinction et de refroidissement, le dioxyde de carbone est utilisé pour étouffer les feux de type B et les feux d'équipements électriques. Ce gaz présente la particularité de se glisser partout et de pouvoir être employé sur les installations électriques.
Il faudra également porter une attention particulière au type d'extincteur à utiliser, en fonction de l'architecture et des dimensions des bâtiments à préserver. Il est préférable par exemple d'investir dans des extincteurs portatifs rapidement saisissables, compacts et légers pour les petites surfaces ou les véhicules. Les extincteurs mobiles, à la capacité plus importante, serviront à protéger les lieux recevant du public. Ils sont transportés sur un châssis et équipés d'un plus long tuyau, pour offrir davantage d'efficacité. Enfin, les extincteurs fixes (habituellement reliés à une tuyauterie qui achemine l'agent extincteur) répondront à un risque localisé dans une zone précise, puisqu'ils ne peuvent pas être déplacés.
Pour être efficaces, ces extincteurs doivent être régulièrement entretenus et maintenus en parfait état de marche. Les contrôles peuvent être réalisés par l'utilisateur ou le personnel, tous les 3 mois, idéalement tous les mois. L'entretien, quant à lui, est réservé à un professionnel qualifié et doit avoir lieu tous les ans. Ce dernier devra contrôler la conformité de l'extincteur, le réviser et, s'il a été utilisé, le recharger ou le remplacer.
Lors d'un incendie, faire rapidement évacuer le personnel est indispensable. Le public ou les salariés doivent donc être guidés loin des zones à risques, par la mise en place de balisages et d'une signalisation spécifique, qui viendront, aussi, délimiter le danger.
Le chef d'entreprise a également l'obligation d'assurer un éclairage de sécurité (arrêté du 11 décembre 2009), dans le cas d'une coupure électrique ou de désenfumage. Une signalétique particulière doit également être mise en place pour indiquer les chemins d'évacuation et les issues de secours. Ces dernières ne doivent d'ailleurs être utilisées qu'en cas d'urgence.
Enfin, le personnel doit aussi pouvoir se référer à un plan d'évacuation, signalant les différents lieux de rassemblement, les itinéraires à emprunter (minimum deux), les alarmes et les appareils d'extinction. Son élaboration doit prendre en compte : l'architecture des bâtiments, le nombre de personnes à évacuer, la présence de personnes à mobilité réduite (pour la largeur des chemins d'évacuation) et l'existence d'issues de secours.
Difficile à mettre en place, du fait d'éventuels mouvements de panique et du nombre parfois important de personnes touchées, l'évacuation nécessite toujours une information préalable des salariés, dont les modalités sont fixées par le décret du 21 janvier 2010.
Ainsi, les consignes de sécurité devront systématiquement être affichées dans les entreprises de plus de 50 salariés ou dans lesquelles sont employées des matières inflammables.
Par ce biais, les employés auront accès à différentes informations, concernant :
Dans le cadre de la sécurité incendie, la réglementation qui s'articule notamment autour du Code du Travail fixe les obligations de l'employeur en matière d'intervention, d'évacuation et de désenfumage.
Le propriétaire bailleur doit équiper le bâtiment qu'il met en location (opération validée par l'état des lieux), fournir un appareil à ses locataires ou encore leur rembourser l'achat. De leur côté, les locataires devront entretenir l'appareil (changer les piles et contrôler son fonctionnement) et le remplacer, si cela s'avère nécessaire. Le propriétaire conserve l'obligation d'entretien pour les logements meublés ou de fonction, les locations saisonnières ou les logements-foyers. Dans tous les cas, l'occupant devra attester de la présence d'un détecteur avertisseur autonome de fumée auprès de son assureur.
Pour protéger le personnel et les bâtiments, l'entreprise doit se doter de moyens de lutte efficaces contre les incendies. Les extincteurs, par exemple, doivent se trouver accessibles, en parfait état de fonctionnement et en nombre suffisant. On retiendra ainsi qu'une surface de 200 m2 nécessite, au minimum, un extincteur portatif à eau pulvérisée de 6 litres, par niveau. Pour certaines activités, l'équipement demandé pourra évoluer en fonction du risque encouru.
Les entreprises, quel que soit le nombre de salariés, ont également l'obligation de s'équiper d'un système d'alarme incendie sonore pour faciliter l'évacuation du personnel. D'une durée minimale de 5 minutes, cette alerte doit être audible dans tout le bâtiment et peut, dans certains cas, se coupler à une alarme visuelle.
L'installation d'un système de désenfumage est indispensable pour permettre à la fumée de s'évacuer, éviter la propagation de l'incendie et rendre plus facile l'intervention des sapeurs-pompiers. Les voies de dégagement et les issues de secours sont ainsi désencombrées et restent praticables par le public.
La mise en sécurité du personnel se fait par des voies de dégagement et des issues de secours, en nombre suffisant. Les entreprises de moins de 20 personnes sont, par exemple, dans l'obligation de prévoir au moins une sortie de secours de 90 cm de large minimum.